Historiquement, l’horlogerie était réservée aux classes sociales privilégiées. Au début, les montres de poche étaient si chères que seuls la royauté et la bourgeoisie pouvaient se les offrir. La raison en était la complexité de leur production, puisqu’un horloger commençait le travail et investissait des heures, des jours, des semaines, des mois pour le terminer.
Ce niveau d’exclusivité a été porté à la limite de la personnalisation à la demande de la clientèle choisie. Ainsi, les montres de poche n’étaient pas abordables pour la plupart des gens.
Ce phénomène est en train de changer et évolue de la même manière que l’industrie automobile, grâce à la flexibilité de la production et aux chaînes d’assemblage promues par l’industrie américaine. Cependant, un des grands horlogers avait déjà simplifié le travail : Georges Frédérique Roskopf. Au début du XIXe siècle, il a réussi à proposer une montre de poche au prix de 20 francs grâce à l’élimination de certains éléments inutiles à la fonction principale de toute montre.
La crise du quartz
Ce phénomène a modifié la célèbre USP (Unique Selling Proposition), selon laquelle plus la montre est précise et complexe, plus son coût est élevé. Le Quartz augmentant le volume des pièces grâce à sa facilité de fabrication, de grands experts ont cherché à garantir l’horlogerie artisanale et le savoir-faire suisse en faisant une comparaison avec l’art.
Les savoir-faire artisanaux tels que le sertissage, le polissage, le travail d’assemblage à la main et le réglage mécanique ont été les piliers qui ont délimité la bifurcation de l’industrie horlogère vers les montres numériques, à quartz et de volume et les montres faites à la main.
Cependant, toutes les entreprises n’appliquent pas les mêmes procédés de fabrication, si bien qu’autour des années 70, une distinction fondamentale a commencé à être établie entre les montres mécaniques traditionnelles, les montres fines, les montres de joaillerie et la haute horlogerie.
Définition de la Haute Horlogerie
Il s’agit essentiellement d’une horlogerie mécanique traditionnelle soutenue par la valeur artistique, la précision mécanique, le niveau de finition et les heures de travail à la fabrication. L’ajout de complications est un must, tandis que des labels de qualité viennent appuyer cette démarche, comme le Poinçon de Genève, le label Patek Philippe, le certificat des 1000 heures de Jaeger-LeCoultre, le label Qualité Fleurier, etc.
Les critères de la FHH pour la haute horlogerie
La Fondation de la Haute Horlogerie a été créée en 2005 pour préserver la tradition de la Haute Horlogerie. Et, dans le cadre de ses tâches, elle a produit un document dans lequel elle a incorporé certaines marques historiques dans la liste des entreprises qui remplissaient certaines conditions pour devenir membres de la fondation, appelé le Livre blanc.
Les 5 critères de base pour être considéré comme de la Haute Horlogerie
– L’héritage : l’histoire et le patrimoine de la marque Dans le cas des nouvelles marques de montres, elles seraient déterminées en fonction de l’historique de leur présence dans l’industrie horlogère et de l’innovation de leurs concepts.
– La fabrication : le mouvement, le cœur de la montre, doit répondre à la fabrication et/ou à la conception de la montre en interne ainsi que la capacité à maîtriser l’art des complications dans leurs différentes catégories : astronomique, sonore et temporelle.
– La finition : celle-ci doit offrir un haut niveau de décoration faite à la main : côtes de Genève, guilloché, perlage, chanfreiné, biseauté, poli et brossé non seulement au niveau du boîtier et du bracelet, mais aussi au niveau du calibre lui-même.
– L’artisanat : il doit faire partie du processus de fabrication, comme l’émaillage, la miniaturisation, le sertissage, la marqueterie, etc.
– Le « Fait main » : toutes les montres de luxe de haute horlogerie ne sont pas entièrement fabriquées à la main mais un pourcentage élevé doit comprendre l’assemblage par des horlogers, réglementés et supervisés par des heures de travail, avec ou sans l’aide de machines spécialisées.