Le futur du marché de l’or dépend dans une certaine mesure du cours des événements économiques et financiers des Etats-Unis. La première puissance économique et politique du monde vit dans un état de « bulle » permanent dû à l’application d’une politique monétaire très agressive et à l’augmentation exponentielle de l’endettement public qui conditionne l’évolution du prix de l’or.
Malgré les milliards de dollars émis pour soutenir artificiellement l’économie et éviter un processus d’ajustement après les excès de dépenses et d’investissements réalisés dans la décade précédente, l’économie nord-américaine se maintient dans une situation fragile et dans une importante incertitude quant à ses principaux variables macro-économiques. Il y a quelques mois, nous étions surpris des bons résultats du chômage et de la reprise éventuelle de l’activité économique mais peu de temps après des résultats négatifs nous faisaient penser au pire.
Cette situation de « un jour blanc, un jour noir » est un réel signe de distorsions dans la formation des prix et qui a provoqué l’intervention continue et forte de la Réserve Fédérale. Personne ne sait si les prix de l’immobilier montent parce que sa valeur réelle augmente ou si c’est un des moyens d’échapper aux injections de liquidité de la Fed. Et rien de nouveau sur les prix de l’or non plus !
Personne ne sait non plus si la dette publique ou les actions qui cotisent à Wall Street possèdent une valeur équivalente aux cotations qui sont enregistrées quotidiennement. Que ce soit pour le marché financier ou pour le marché de l’immobilier, elles sont soumises à des inflations et par conséquent, elles possèdent une valeur apparente qui dénature la valeur réelle et donne lieu à une chaîne d’erreurs.
Avec cette conjoncture, il n’est pas étrange que chaque mois nous ayons des données différentes même parfois contradictoires dans les principales variables macroéconomiques. Les dernières en date sont positives bien qu’elles ne soient pas spectaculaires. L’indice des prix de l’immobilier S&P a augmenté de 12.1% en comparaison du même mois de l’année dernière. D’un autre côté, les demandes hebdomadaires du chômage se sont réduites de 36.000. En plus de ces données, il s’est produit la plus importante augmentation du prix de l’or depuis 2011. L’accroissement du prix à échéance des opérations à terme au Comex a été de 20.7% depuis la fin juin, période où il avait touché le fond.
Pour beaucoup d’analystes, de bonnes données de croissance et d’emploi aux Etats-Unis se traduisent par de mauvaises perspectives pour le prix de l’or. Cette corrélation est, encore une fois, non fiable étant donné que le prix de l’or dépend d’une énorme quantité de variables différentes et très éloignées de la conjoncture économique des Etats-Unis.
Par conséquent, il n’est pas prouvé que lorsque l’économie des Etats-Unis va bien, le prix de l’or va mal et vice-versa. La preuve est très facile à constater : vérifions ce qui s’est passé avec l’or dans les quinze dernières années et quelle était la situation économique américaine dans les mêmes moments. Tandis que les principaux analystes ou investisseurs montaient dans le train de la « bulle financière», d’autres ont opté pour acheter de l’or et faire partie d’un marché haussier qui a duré jusqu’à cette année 2013.