Baisse des prix de l’or : les institutions financières retirent leurs investissements en or

La chute continue des prix de l’or, la plus importante en termes mensuels depuis 2010 qui n’a pas l’air de vouloir s’arrêter, a franchi la barre psychologique des 1200 dollars l’once. Les investisseurs institutionnels retirent leur confiance dans l’or suite à la constatation de l’accroissement de l’économie américaine et à la chute généralisée des expectatives d’inflation tant aux Etats-Unis qu’en Europe.

Le dernier rapport COT élaboré par le régulateur des marchés des opérations à terme de Chicago montre la chute des achats d’or de la part des grandes compagnies financières et des investisseurs institutionnels comme les fonds d’investissements ou les « hedge funds ». En ce sens, durant ces derniers jours, la chute des contrats à échéances à long terme s’est aggravée de 15%, laissant le nombre de contrats à 119.005. Par contre, les contrats à échéances à court terme ont augmenté de 4.5% pour arriver au nombre de 81.262 contrats, un record historique.

Cette position baissière si forte est le double de celle qui existait déjà à la fin aout 2014. De plus, la composition des portefeuilles des fonds d’investissements comportent de moins en moins de contrats sur l’or et en échange misent plutôt sur d’autres actifs comme l’immobilier, le transport ou la distribution. Les « découpes » du prix de l’or sont souvent accompagnées de langueurs à la Bourse et dans le dollar américain qui continue d’être apprécié face à l’euro ou à la livre sterling.

Le point important qui incite le prix de l’or à la baisse peut être contrasté par la négociation d’actifs dérivés comme les opérations à terme sur l’or dont l’échéance sera en décembre 2014. Ce type de contrats au COMEX de New York se négocie à un prix de 1100 dollars l’once. A leur tour, les stocks de ce marché ont diminué de 72% en un mois et demi ainsi que les stocks des ETFs dont leur valeur a baissé de plus de 4 milliards de dollars.

Peut-être qu’un des effets positifs de la chute des prix de l’or soit l’augmentation possible de la demande physique que ce soit en monnaies en or comme en joaillerie. Cela a été un des principaux catalyseurs de la demande asiatique en 2013 et pourrait redevenir à être une pièce clé dans la direction finale de 2014. Les dernières données connues de la demande physique de la part de la Fabrique de la Monnaie aux Etats-Uns (US Mint) font apparaitre une augmentation de ses ventes de monnaies « American Gold Eagle » de 58.000 pièces, record maximum depuis janvier 2014. De même, la Fabrique de la Monnaie d’Australie (Perth Mint) a augmenté ses ventes de monnaies d’or de 89% jusqu’à fin aout 2014.