2013 a été pour le prix de l’or une année « annus horribilis non seulement à cause de l’extraordinaire chute de sa cotation mais aussi à cause du profond changement institutionnel qui a commencé au mois d’avril et qui continuera tout au long de l’année 2014. Jusqu’à présent, le terme « annus horribilis » était souvent utilisé par la Reine Elizabeth II d’Angleterre pour qualifier certains scandales familiaux. Maintenant, il prend toute son ampleur pour définir en termes précis ce qui se passe avec l’or.
La chute du prix de l’or : la plus importante depuis 1981
Après treize années de profits ininterrompus sur son prix, l’or a chuté cette année de 29.8% à la date de fermeture du 31 décembre. Il s’agit de sa plus importante chute depuis 1981 qui, cette année-là, était de 39.45% après une augmentation de plus de 81% entre 1978 et 1980, période de haute inflation aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.
Les causes de ce mauvais comportement de l’or sur les marchés internationaux ont fait couler beaucoup d’encre.
Elles peuvent être résumées de façon simple et abrégée dans les points suivants :
1. L’abandon progressif du placement en or de la part des investisseurs qui cherchent une meilleure rentabilité pour leur portefeuille au profit d’autres produits à rente variable, à rente fixe ou du marché des futurs. La hausse de l’or entre les années 2008 et 2011 (1900 dollars l’once en septembre 2011) s’est produite grâce à l’entrée massive d’investisseurs afin de protéger leurs portefeuilles face au risque de faillite du système financier et des états. Après l’intervention musclée des Banques Centrales et l’acquisition au dernier moment de l’or papier, ce risque a été réduit considérablement. Cependant, les investisseurs de 2008-2011 cherchent maintenant une meilleure rentabilité.
2. Une crise de confiance très significative concernant les produits de l’or papier.
Depuis son commencement dans les années 80, l’or papier souffre d’une grave méfiance de la part des investisseurs à cause du manque de soutien de l’or physique. Il y a trente ans en arrière, l’or papier était une innovation financière. Actuellement, l’or papier s’est converti en un cauchemar pour beaucoup d’investisseurs qui sont incapables de convertir leurs certificats en or physique à cause de la surémission actuelle du papier.
La vague de méfiance concernant l’or papier affecte non seulement les certificats d’or émis par celles que l’on appelle « les banques créatrices de marché » ou Bullion Banks mais aussi les titres émis par les fonds cotisés EFTs dont les réserves sont pratiquement vides. De plus les actions des compagnies minières se sont écroulées de plus de 60% à cause d’ajustements réalisés en raison de mauvais investissements et de problèmes financiers des grandes mines comme Barrick Gold, Goldcorp ou Newmont Mining.
(Suite de cet article dans la partie II)