Sous le titre “le monde de l’or”, le conseiller délégué et directeur général des investissements de l’US Funds, Frank Holmes a présenté un document dans lequel il fait état de cinquante raisons pour lesquelles le prix de l’or va augmenter en 2013. Ce document présenté au Symposium Financier qui a eu lieu à Vancouver, est en train de faire les délices des « goldbugs » puisqu’il développe une série de faits probants contre ceux qui s’interposent à l’achat d’or.
Le document commence en démontrant l’inexistence de bulle spéculative sur le marché de l’or dans les dernières années en le comparant à d’autres indices qui ont augmenté de façon exponentielle comme le Nasdaq (indice boursier des technologies à Wall Street) et certaines matières premières comme le pétrole. Le comportement de bulle spéculative sur un marché s’avère plus que certain lorsque des accroissements de l’ordre de trois à cinq fois la cotation initiale minimale à court terme se réalisent . Mais dans le cas de l’or, nous pouvons conclure de façon évidente qu’un prix multiplié par quatre en dix ans n’est pas considéré comme un comportement de bulle spéculative.
Les arguments successifs que présente le rapport de l’US Funds ne semblent pas être de la même teneur que le premier. Il rapporte des évidences partielles déformant leur signification et interprétation dans beaucoup d’occasions. Par exemple, l’auteur fait un comparatif entre trois actions de sociétés: celles de Facebook, d’Apple et les participations du fonds cotisé SPDR Gold Trust. Avec une évidente clarté, les titres de l’ETF (-34%) ont chuté beaucoup plus que les actions d’Apple (-18,3%) et que celles de Facebook (-30,5%). Cependant ces deux compagnies ont perdu une plus importante capitalisation boursière (valeur en bourse) que le SPDR à la date du 18 juillet passé.
L’unique différence entre ces deux points de vue est de tenir compte du nombre d’actions circulant sur le marché. Le fait que le SPDR Gold Trust a perdu une capitalisation boursière moins importante que les deux autres compagnies est dû à l’augmentation du nombre de titres cotisant sur le marché. Facebook et Apple ont géré de manière différente la circulation de leurs actions en augmentant par exemple le nombre de titres dans les caisses de l’entreprise ou, ce qui est la même chose, l’accroissement de leur propre portefeuille.
Le rapport établit des relations de causalité entre la politique monétaire, fiscale et le comportement de l’or. En ce sens, un graphique est particulièrement illustratif montrant la rapide perte de valeur du dollar dans les quarante dernières années en rapport avec l’indice des prix à la consommation. A fin juillet, le dollar a perdu 83% de pouvoir d’achat depuis la suspension de la convertibilité de l’or en 1971.
Du point de vue politique, l’auteur fait état de plusieurs graphiques dans lesquels sont représentés le cycle politique des Etats-Unis et le comportement des différents présidents en les comparant avec l’évolution de l’économie. Sauf Ronald Reagan, tous les présidents des Etats-Unis n’ont pas hésité à accroitre les dépenses publiques et le poids de l’Etat dans l’économie. Cet accroissement des dépenses publiques a provoqué dans la majeure partie du temps de volumineux déficits qui, dans une moindre mesure, ont cohabité avec des excédents.
Ce rapport contient une grande richesse de graphiques dans lesquels l’auteur vend les mérites de sa thèse concernant la hausse du prix de l’or. Des questions comme la corrélation entre l’accroissement de la masse monétaire et l’escalade des prix de l’or sont une des thèses fondamentales que nous défendons chaque jour et qui, selon un point de vue analytique, est plus que démontré. Cependant, d’autres points comme les corrélations entre les prix du pétrole ou les taux d’intérêts manquent de rigueur. Rappelons que la corrélation n’implique pas la causalité…