… le Parthénon avait été construit en or ?
Il faut bien trouver un bon côté au plan de sauvetage de la Grèce. La hausse des métaux précieux est ce qui m’apparaît comme le plus important pour nous.
Car en dehors des métaux précieux, le moins que l’on puisse dire, c’est que les marchés sont restés relativement impassibles devant le « sauvetage » de la Grèce. Contrairement à 2011, où chaque nouveau plan était accueilli avec euphorie, aucun bond, sursaut ou spasme n’a été constaté à Paris ou Berlin la semaine dernière.
Au fond, les investisseurs ont déjà les yeux rivés sur le prochain plan d’aide à la Grèce, puisque tous s’accordent sur le constat que l’endettement grec ne devrait pas baisser significativement grâce à cette aide.
Ainsi en prévision de nouveaux remous autour d’Athènes, les investisseurs ont décidé de miser sur les métaux précieux. L’or et l’argent enregistrent ainsi des progressions de respectivement 2,90% et 6,40% sur la semaine.
A plus long terme, plusieurs autres points soutiendront les achats d’or :
- La diversification des banques centrales dans l’or
- Les injections monétaires de la Fed, BCE et BCC (Chine)
- L’assurance que la Fed va garder ses taux bas jusqu’en 2014
2012, l’année du platine ?
La situation reste tendue dans la mine d’Impala, en Afrique du Sud. Le métal a ainsi pris quasiment 5% sur la semaine, passant le cap psychologique des 1 700 $ l’once.
Le palladium, dont Impala est également un important producteur, a augmenté à son tour, de 3,51% sur la semaine.
La situation reste particulièrement instable, notamment du fait des craintes de contagion de cette grève à d’autres mines.
Comme l’Edito des Matières Premières & Devises l’a rappelé, l’écart entre l’or et la platine pourrait continuer de se resserrer en cas de contagion ou de regain de violence.
Les métaux envoient des signaux contrastés
Coincés entre une baisse du dollar qui a rendu les métaux plus abordables, et des doutes sur la résolution de la crise grecque, tous les métaux n’ont pas partagé la même euphorie.
C’est d’abord le cuivre qui a temporisé cette semaine, avec une progression de moins d’1%. Les semaines à venir pourraient cependant redevenir haussières, alors que la production de la mine de Grasberg, en Indonésie, est à nouveau interrompue.
L’aluminium s’en sort bien mieux, avec une hausse de 5,86%. Une réduction de la production en Europe et surtout en Chine pourrait avoir déclenché la hausse du métal. La Chine a récemment procédé à la fermeture de plusieurs usines, même si l’absence de chiffres officiels nous condamne aux suppositions.
Surtout, Pékin vient de mettre en place une taxe à l’exportation de 15%, ce qui prive les marchés de l’aluminium chinois. Selon une banque australienne, la production chinoise devrait ainsi être limitée à 22 millions de tonnes, ce qui permettra aux prix de ne pas s’effondrer.
L’étain pour sa part a connu une baisse de plus de 3% à Londres cette semaine, contrecoup de son bond depuis le début de l’année. Néanmoins, il faut se préparer à une nouvelle hausse, alors que les pluies sont en train de ralentir les exportations indonésiennes, le premier producteur mondial.
Par Florent Detroy