Début juin, la banque britannique Barclays a reçu une amende de 26 millions de livres sterlings pour avoir manipulé à la baisse le prix de référence de l’or (London Gold Fix) en 2012 afin d’éviter de payer à un de ses clients 2.3 millions de livres.
L’histoire remonte à juin de cette même année quand un opérateur de cette banque a vendu à une personne une option digitale sur un ordre de vente. Il devait lui payer cette somme si le London Gold Fix du 28 juin à 15h restait au-dessus de la barrière des 1558.96 dollars l’once et rien s’il restait à ce niveau ou au-dessous.
La tentation de modifier le prix de l’or a été trop forte. Il faut savoir que la Barclays est une des banques qui déterminent le LGF.
Au jour J et à l’heure précise, le prix de l’or était au-dessus de la limite. Le trader est donc entré en action en plaçant un ordre de vente, la Barclays offrant 130 barres d’or à 1558.50 dollars l’once. Après discussions, les ordres de vente excédaient celles d’achat, ce qui allait faire baisser le prix pour que les offres et les demandes soient équilibrées. L’opérateur sachat ceci, retira confiant l’ordre initial. Par malchance, le taux d’intérêt d’achat augmenta de la même manière que les prix si bien qu’à 3.09pm un ordre de vente de 150 barres d’or fit son apparition. Le prix resta fixe à 1558.50 dollars.
L’opérateur évita à la Barclays de payer les 2.3 millions de livres mais le client paru suspicieux sur le fait que le prix de l’or à 3.10pm était plus bas que celui à 3.00pm. L’opérateur confessa la manipulation à son supérieur qui fut congédié, le client remboursé et la Barclays sanctionnée. L’opérateur reçu l’interdiction de travailler à vie dans le secteur financier et eu 95.600 livres d’amende.
L’autorité de conduite financière britannique (FCA) a constaté cette « bavure » comme un cas isolé mais nous n’avons aucune garantie qu’il en soit ainsi. Ce qui s’est produit nous prouve la vulnérabilité du système de référencement du prix de l’or.
La diffusion et la gestion de ce cas particulier nous donne l’impression que les banques centrales voulaient le convertir en une espèce de sacrifice qui, d’un côté, a donné raison à ceux qui dénoncent une manipulation permanente et qui, d’un autre côté, laisse intacte l’importante manipulation du prix de l’or dont les racines nous conduisent au centre du système et des institutions comme la Réserve Fédérale des Etats-Unis, la Banque d’Angleterre et la Banque de paiements internationaux, (la banque centrale des banques centrales). Punir seulement un « trader » et une banque est si peu important comparé à la l’iceberg caché.
Nous ne pouvons oublier qui sont les banques centrales, celles qui, grâce à des « prêts forcés», ont maintenu des cotations basses dans l’intérêt de donner l’apparence de valeur et de force à leurs devises fiat en particulier et à tout le système monétaire global en général.
Si quelqu’un pense que l’histoire de la manipulation du prix de l’or arrive à sa fin avec le cas Barclays, il se trompe. Nous savons que les grands manipulateurs de derrière le rideau ne seront jamais poursuivis et, de ce fait, le système se détruira peu à peu de lui-même. L’important est de se protéger individuellement. La duperie ne restera pas impunie et son bourreau, le moment arrivé, sera le marché financier que les grandes banques ont tant mis un point d’honneur à falsifier.