Le prix de l’argent a connu plusieurs moments de faiblesse ces dernières semaines, passant de 28 dollars l’once en juin à 24,76 dollars, son plus bas niveau depuis trois mois. Il oscille désormais autour de 25 dollars l’once, bien que les perspectives à court et moyen terme soient optimistes, en raison de la reprise de la demande dans les secteurs de la bijouterie, de l’industrie et de l’investissement pour le reste de l’année 2021.
Dans leur dernier rapport hebdomadaire sur les métaux précieux, les analystes passent en revue les performances de l’argent jusqu’à présent cette année et analysent ses perspectives à court et moyen terme.
Une remontée lente du métal argent
La chute de la mi-juin a été déclenchée par le revirement inattendu des déclarations des responsables de la Réserve fédérale, qui a entraîné une baisse des prix des métaux précieux.
Jusqu’à présent, si l’or a réussi à regagner un peu de terrain, l’argent a eu du mal à retrouver son élan, profitant de la correction des actifs plus risqués déclenchée par la hausse des contagions à variation delta. Comme le prix de l’argent est tombé en dessous de ses niveaux de résistance technique, il y a eu un effet de vente tactique. Cela explique la hausse remarquable du ratio or/argent, qui a dépassé 72 points pour la première fois depuis janvier dernier.
Pour l’avenir, les perspectives économiques sont plutôt incertaines, même si certains facteurs à court terme défavorables aux métaux précieux, tels que la force du dollar, restent en place.
À cela s’ajoute le sentiment que la reprise de l’économie mondiale s’essouffle, notamment en raison du nombre croissant d’infections par de nouvelles variantes du virus et de l’état du marché du travail dans de nombreux pays, qui est encore loin des niveaux pré-pandémiques.
Dans cette situation, il semble inévitable que la politique monétaire et fiscale expansionniste adoptée par les États-Unis et d’autres gouvernements soit maintenue pour le moment.
Si l’inflation s’avère être transitoire, comme tout le monde s’y attend, les hausses de taux d’intérêt ne seront pas aussi immédiates que certains le pensent et cela profitera aux actifs tels que l’or et l’argent.
Des investissements en hausse pour les achats de lingots et pièces d’argent
Du côté des investissements, les achats de lingots et de pièces d’argent sont restés à des niveaux élevés jusqu’à présent cette année, avec peu de ventes.
Plus précisément, les données des experts indiquent que les ventes de pièces et de lingots d’argent ont augmenté de 48 % en glissement annuel en Amérique du Nord et de 22 % en Europe au cours du premier semestre de l’année.
Ces chiffres devraient augmenter au cours du second semestre, grâce, entre autres, à la commercialisation des pièces d’argent American Eagle bullion dans le nouveau design, que l’US Mint a lancé en juillet.
En Inde, les investisseurs particuliers ont également réagi positivement à la correction du prix de l’argent, bien que les nouvelles mesures de confinement promulguées par le gouvernement aient rendu difficile l’achat d’argent physique.
La demande de l’industrie et de la bijouterie
Une augmentation de la demande d’argent de la part du secteur industriel au cours du second semestre est à prévoir, ce qui portera le chiffre de 2021 à un niveau jamais atteint.
Le sous-secteur qui stimulera le plus cette croissance de la demande est le solaire photovoltaïque, car le nombre d’installations prévues cette année a dépassé les estimations précédentes.
L’engagement des principales économies mondiales en faveur de la neutralité carbone, les futurs projets d’installations photovoltaïques et le déploiement de la technologie 5G soutiendront cette croissance de la demande en 2021.
En ce qui concerne les bijoux et l’argenterie en argent, les experts prévoient une reprise à deux chiffres de la demande d’argent en 2021, même si le volume total restera inférieur aux niveaux pré-pandémiques.
Sur les marchés occidentaux, la demande d’achat de bijoux a connu une nette amélioration jusqu’à présent cette année, grâce à un regain d’optimisme des consommateurs et à un réapprovisionnement de la chaîne d’approvisionnement.
Une reprise qui ne sera pas égalée en Inde, touchée par les nouvelles vagues de la pandémie et la détérioration à court terme de ses perspectives économiques, ce qui ralentira le retour aux niveaux d’achat d’argent d’avant la COVID-19.
Quant à la production minière, on estime qu’elle augmentera de 8,5 % en glissement annuel en 2021, atteignant son plus haut niveau depuis trois ans.