La plus importante industrie de production d’or dans le monde traverse de graves difficultés économiques.
La situation de l’extraction minière d’or en Sud-Afrique est semblable à la crise qu’elle a vécue à la fin du XIXème siècle quand les principales mines comme celle de Johannesburg fermaient leurs portes. Sud-Afrique produit actuellement, un tiers de la production mondiale de lingots d’or. Cependant, ses coûts de production sont de plus en plus importants. L’épuisement de beaucoup de gisements a obligé à prospecter à des profondeurs pouvant atteindre, dans certains cas, 4 kilomètres.
La viabilité économique des mines d’or dépendait jusqu’à présent des couts salariaux bas, de la faiblesse de la monnaie locale, le rand, dont le taux de change est de 10,09 pour un dollar. L’exode de la main d’œuvre avec la fin de l’apartheid en 1994 n’a pas signifié la fin d’un modèle salarial de subsistance.
Selon Roger Baxter, chef économiste au Collège des Mines de Sud-Afrique, le prix de l’or est descendu jusqu’à 400.000 rands le kilogramme dans les six premiers mois de cette année. « Compte tenu de ce prix, nous estimons qu’approximativement 60% de l’industrie se trouve en pertes » souligne t-il.
Selon Thomson Reuters, l’Afrique du Sud est tombée en 2012 à la sixième position dans le classement mondial, derrière le Pérou. Sa production a été de 177,8 tonnes d’or soit 6% de la production totale mondiale et c’est la pire donnée pour le pays depuis 1905, année où elle se trouvait en pleine guerre des Boers. Malgré ces données, l’extraction minière en Sud-Afrique continue à être très importante grâce à sa contribution au PIB (1,5%) ce qui signifie 10% du total des exportations du pays.
La chute des derniers mois de la cotation de l’or a empiré la situation. Une des conséquences immédiates est la destruction d'emplois dans les mines. Depuis 1990, l’industrie minière de l’or a perdu les deux tiers de sa main d’œuvre et les conflits dus à la précarité du travail ont augmenté considérablement. En 1990, cette industrie donnait du travail à 500.000 personnes. Vingt ans après, le nombre d’emplois a chuté à 142.000.
L’extraction minière n’est pas la seule à s’en ressentir. La société la plus importante du monde de production de platine, la « Anglo American Platinum » veut réduire son personnel en Sud-Afrique à 6000 emplois pour revenir à faire des bénéfices.
Malgré le bon comportement du prix du platine, le problème substantiel n’est pas ce qui se passe sur la cotation mondiale des métaux précieux mais la nécessité de moderniser les exploitations et de les rendre rentables. Ce processus passe par la fermeture de nombreuses galeries minières dans lesquelles il n’est pas possible d’introduire de nouvelles technologies ni de nouvelles méthodes de travail.
Source de l’information : Inter’or